L’exploitation vinicole actuelle

Château Malfard exploitation de vins de Bordeaux

La reconstruction du vignoble

Le château Malfard est un terroir à vignes depuis des temps les plus anciens. Au XIXème siècle, les vignes (blanches) s’étendaient sur plus de 60 hectares. Les rendements étaient très faibles, les maladies nombreuses et les pratiques vini-viticoles rudimentaires. Les modes de vinification et de conservation sont restés très empiriques à Bordeaux jusqu’à la révolution œnologique des années 1970 initiée par les professeurs Ribereau-Gayon et autres Emile Peynaud.

Le phylloxéra a dévasté la région à la fin du XIXème siècle et l’on sait que ce sont des porte-greffes d’origine américaine qui ont sauvé Bordeaux du désastre. Malfard, hélas, n’a pas échappé à cette catastrophe et lentement la production a repris au XXème siècle. Cependant, après la guerre de 1939-1945, les vignes sont retombées en désuétude jusqu’à leur quasi abandon dans les années 1960. Pendant plus de trente ans, on n’entendit plus la musique de la fermentation dans les chais de Malfard dont les toits à leur tour allaient s’effondrer dans l’indifférence…

Tant bien que mal, dans les années 90, le vignoble s’est peu à peu reconstruit, les pieds sauvages qui couraient dans les garennes AOC parmi les chênes et les pieux ont été arrachés, les souches extirpées et désormais de fiers et vigoureux rangs de Merlot, Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc, Petit Verdot et Sémillon se déploient à nouveau sur le plateau argileux dominant l’Isle.

 

La remise en état des bâtiments

Bâtiments vinicoles : deux bâtiments sont affectés à la vinification, un cuvier dit chai «médocain» et un chai à barriques.

Le premier cuvier date de 1860 environ et disposait de six foudres en bois de 150 Hl chacun, posés sur un socle de pierres rondes. Le sol, de terre battue, était impropre aux règles d’hygiène et de vinification actuelles. La partie Nord du cuvier a été modifiée au début du 20e siècle et reconstruit selon le principe de la gravitation.
3 étages permettaient l’élaboration du vin :

  • l’étage supérieur recevait la vendange blanche qui arrivait dans des bastes en bois au bout d’un poulie et d’une corde : le raisin blanc était immédiatement pressé (pressoir à main dont il existe encore un exemplaire). Quant au raisin rouge il était foulé et égrappé de l’autre côté de l’étage.
  • le 1er étage nord recevait le jus de raisin blanc pressé et s’écoulait dans les foudres situés immédiatement en dessous au rez-de-chaussée où débutait la fermentation.
  • Quant au raisin rouge, (travaillé dans la partie sud de l’étage) après foulage à l’étage supérieur, le moüt obtenu s’écoulait directement dans un chariot monté sur des rails. Ensuite l’on déplaçait ce chariot qui alimentait 6 foudres en bois installés au rez-de-chaussée dans lesquels avait lieu la fermentation alcoolique.
  • On a conservé l’ensemble de la structure y compris le vieux pressoir hydraulique en fonte COQ de 1907 qui fonctionne encore… Cependant il était nécessaire de moderniser l’ensemble de la cuverie : une douzaine de cuves inox thermorégulées ont été installées sur un sol carrelé et dont les effluents sont traités par une station d’épuration spécialement conçue à cet effet.
  • Quant au chai à barriques, une partie du toit était effondrée et une mauvaise terre battue fournissait un sol humide et insalubre. Réfection de la charpente et de la toiture, isolation générale et ventilation naturelle, électrification et construction d’un sol ad hoc, telles sont les opérations entreprises pour sa remise en état.

 

La chapelle du château de Malfard

La chapelle de 1877 construite en même temps que l’Orangerie a terminé sa rénovation. La porte d’entrée massive a été refaite à l’identique en conservant ses ferrures
La toiture a été reconstruite en ardoises comme à l’origine.
Les vitraux brisés ont été restaurés sur le modèle original.
Le sol en terre battu qui s’était effondré, a été remplacé par une dalle en béton recouverte par des carreaux de ciment d’origine qui déploient un motif royal à fleur de lys.

 

Les bâtiments agricoles

Un immense hangar en ardoises dont la charpente est faite en fermettes américaines : il s’agit sans doute d’un des premiers exemples de ce système de couverture dans la région. Tout en conservant cette charpente atypique, la toiture a été remplacée par une station photovoltaïque.
Un ensemble en « U » de bâtiments du XIXème siècle qui inclut des logements ouvriers et des hangars à matériel. Une partie de ces bâtiments a été aménagée en gîtes ruraux et en salles de dégustation.