On produit aujourd’hui de par le monde beaucoup de bons vins techniques, sans défauts, sans reproches, auxquels simplement il manque souvent une âme.
C’est que le vin n’est pas seulement un produit, il doit être aussi une œuvre. Cette exigence s’explique par exemple lorsqu’on sait qu’à la cinquantaine d’opérations techniques, environ, qui président à la culture annuelle de la vigne (sans parler de la vinification) s’ajoute un paramètre essentiel, non maîtrisable : la météo, c’est-à-dire le temps qu’il fait tout au long de l’année. Le viticulteur, contrairement au notaire, à l’ébéniste, au député, au contremaître, suppute et évalue quotidiennement les chances d’échec ou de réussite de la récolte à venir en scrutant le ciel : ce bon stress, cette sourde inquiétude, voilà une partie de l’âme du vin de Malfard.
Par ailleurs, il faut concevoir un bon vin dans un beau lieu : l’amour du viticulteur pour son vin ne vient pas seulement de son terroir, si prestigieux soit-il. Il s’établit également sur une alchimie affective complexe qui unit ce dernier aux murs et aux architectures du « château ».
Le raisin doit en effet se « sentir bien » tour à tour dans les cuves, dans les barriques, dans les bouteilles. Là où règne l’harmonie des espaces, là aussi règnent les conditions d’épanouissement du bon vin.
L’âme du vin de Malfard provient encore de la magie du lieu de son élaboration.